Retrouvailles et montée vers Sydney

On arrive au milieu de l’après-midi et sous la pluie à Waratah bay, lieu de notre logement pour 10 personnes. Il fallait viser grand et c’est ce que l’on a fait ! On se retrouve donc dans une maison immense sur trois étages, avec de nombreuses salles de bain et avec un salon pouvant aisément contenir tous nos derniers bungalows. Le frigo à lui seul est plus grand que notre dernière salle de bain !!!! On est vraiment déçus en bien pour reprendre une expression bien suisse. On est juste un peu inquiet à l’idée de devoir faire le ménage dans ce palace après nos deux nuits mais c’est le prix à payer pour renouer avec de l’espace.

Très fébrile, on attend nos amis avec impatience. Lorsqu’enfin ils arrivent, on les regarde découvrir notre château avec délice. La fin de journée se résume en discussions animées et en échange de bons plans pour Sydney et Melbourne. On profite aussi largement de l’expérience Néo-Zélandaise de nos amis et on note tout ce qu’on peut sur des bouts de papier et dans un coin de nos têtes. Les 6 enfants filent dans le salon-télé et les 4 grands profitent largement de cette soirée entre adultes.

Tout le monde se couche tard et chez les enfants, les familles se mélangent, Samuel ayant retrouvé avec grand plaisir Clara et refusant de dormir dans une autre chambre qu’elle. Les deux plus grands et le plus petit partageront donc une chambre pendant que les trois filles « du centre » sont ravies de discuter jusqu’au bout de la nuit !
Le lendemain, nous partons découvrir le Wilson Promontory National parc. Le temps est maussade mais la pluie s’est calmée, ouf. Le temps pour les papas de comparer leur véhicule respectif, et on roule jusqu’à l’entrée du parc, un point de vue et jusqu’à notre première balade qui nous emmène dans le bush. On fait une belle boucle d’un peu plus de 5km. Malheureusement, pas de koalas pour le plus grand malheur de Réginald. L’arrêt suivant est prévu sur squeeky beach qui comme son nom l’indique, est une plage qui fait du bruit (squeeky) quand on y marche. On pique-nique sur un rocher et les enfants se lancent dans une partie de cache-cache effrénée. Il ne fait pas suffisamment chaud pour se baigner, alors on se décide pour une autre marche qui débute le long de la plage (qui fait bien squeeky !) et qui se prolonge jusqu’au village de Tidal River. Là, l’appel de la baignade devient trop important pour une partie de la troupe qui profite d’un bras de rivière enjambé par un pont pour parfaire sa technique de saut. Les papas partent ensuite chercher les voitures restées sur un parking et tout le monde se retrouve à mi-chemin. On rentre dans notre château pour passer une deuxième soirée dans le plus pur style de la première : apéro, discussion, bonne bouffe et coucher tardif.
Le lendemain, c’est l’heure des au revoirs ! Cette fois-ci, nos itinéraires de tourdumondistes ne se recroiseront plus. On se souhaite de bien belles découvertes pour la suite de nos périples et on s’arrache des promesses de visites dans nos pays respectifs.

Le programme des prochains jours est la remontée sur Sydney où nous avons prévu d’arriver le jour de la fête nationale australienne. Le temps n’est malheureusement pas avec nous et Samuel décide de combler le manque de chaleur en augmentant la sienne. On roule donc un peu toute la journée et on passe la nuit dans un motel sur la route à Bairnsdale.
Notre deuxième jour de route nous mène dans la région du Croajingolong National Park où nous faisons un court détour de 45km unsealed !!!!!! pour faire une balade le long de la mer et voir un phare (Point Hicks). C’est tout joli mais pas forcément à la hauteur du temps pris pour y aller. Le soir, nous avons du mal à trouver un logement et Samuel continue de chauffer régulièrement. Nous terminons dans un motel de Mallacoota, ville touristique avec des prix qui le sont aussi !
Le jour suivant, le mauvais temps nous laisse un peu de répit. Nous continuons notre remontée et visitons sur la route le musée de l’orque de la ville d’Eden. Ensuite, nous faisons une magnifique promenade pour voir les Mimosa Rocks. Nous finissons notre journée à Narooma dans un nouveau motel tenu par une dame toute sympa. On a deux chambres pour un prix famille et les enfants sont ravis de cette petite liberté.
Notre avant-dernier jour commence par la visite des Glasshouse Rocks. Nous restons un moment, impressionnés par la force des vagues qui s’abattent sur cette grève. Quelques otaries installées juste à côté nous retiennent également un moment. Nous poursuivons ensuite notre périple jusqu’à la plage de Pebbly beach, toute belle et sauvage avec quelques kangourous pour parfaire le tout. On y pique nique et on bâtit quelques édifices en sable avant de devoir repartir. L’arrêt suivant est à Hyams Beach qui est inscrite au livre des records comme étant la plage au sable le plus blanc du monde !!! Oui, oui ! Bon, sous la pluie, c’est moins évident mais cela reste très joli. On court ensuite les campings qui nous demandent des prix plus exorbitants que jamais ! On finit dans un motel de Jervis Bay pas trop mal.
Dernier jour de route. Le soleil étant presque de la partie, nous passons la matinée sur la plage. Notre dernier arrêt avant Sydney est pour la ville de Kiama pour y admirer un geyser marin. Il est joli mais moins impressionnant que celui vu sur l’île de Tahiti. On arrive donc finalement en début d’après-midi dans notre logement de Sydney où nous ne passerons qu’une nuit avant les Blues Mountains. La vraie visite de Sydney se fera dans quelques jours.
Notre logement pour cette nuit est juste extraordinaire. On passe la nuit dans un vieux collège construit en 1916 qui est encore en fonction. Pendant les grands congés de l’été, il devient un hôtel éphémère, étrange et magnifique. Nous qui venions de lire les trois premiers tomes des Harry Potter en famille, nous avons immédiatement l’impression de passer une nuit à Poudlard. (D’ailleurs, il s’appelle le collège Wesley!). Les planchers grincent, les meubles sont d’une autre époque et l’escalier central mène à une immense salle de réfectoire à laquelle il ne manque que le plafond magique. Les enfants partent rapidement en expédition dans les couloirs en labyrinthe du lieu. En fouinant un peu, on tombe sur la salle commune de Gryfondor et en sortant le soir pour une balade nationale, nous prenons soin d’éviter le saule cogneur planté à l’entrée de la propriété ! MAGIQUE ! Pendant la nuit, quelques cafards rendront le lieu encore plus authentique !!!!
Nous partons en début de soirée explorer les environs et voir s’il y a moyen de fêter un peu l’Australian Day. Nous suivons nos oreilles et parvenons dans un parc dans lequel a lieu un concert dédié aux Aborigènes. On s’installe dans l’herbe et on écoute avec plaisir un mélange de musique traditionnelle modernisée. Le didjeridoo à coulisse fait forte impression ! Ce concert atypique en ce jour que les Aborigènes appellent le survival day, nous plaît beaucoup et nous montre un autre visage plus métissé de l’Australie. Le public est de toutes les couleurs avec de jolis dégradés que nous n’avions que peu vus au centre. Nous passons un bon début de soirées et retournons à Poudlard pour la nuit.

Au réveil, nous ne traînons pas et partons à l’assaut des Blues Mountains qui se situent à 1h30 de Sydney. On trouve sans difficulté notre logement très très agréable chez une charmante famille. Il y a même une baignoire !!! Certaines filles de la famille n’en reviennent pas et profiteront pleinement d’un bain plein de mousse, le premier depuis notre départ !!! Sur recommandation de notre logeuse, nous partons manger dans un restaurant BIO-chouette à tendance celtique. La pluie nous fait renoncer à partir en balade et nous passons une fin de journée cocooning.
Le lendemain, le soleil est bien présent. Nous partons à pied à Echo Point, le point de départ de plein de marches. Après quelques photos des three sisters, nous entamons une belle boucle de trois heures qui commence par le « giant Stairs ». Nous descendons donc des marches d’escaliers pendant plus de 45 minutes !! Lors de la rédaction de ce mail, deux jours après, mes mollets s’en rappellent encore extrêmement bien ! La descente est donc vertigineuse et magnifique. On sent la température s’élever et la moiteur se densifier à mesure que nous descendons dans la jungle australienne. Une fois en bas, le sentier longe la montagne et nous croisons de nombreux cacatoès de toutes les couleurs. Tout se passe donc pour le mieux jusqu’à ce qu’un cri terrible retentisse. J’identifie immédiatement Alix et me précipite en courant dans la direction du cri. Je l’aperçois en train de faire une sorte de danse frénétique sur place ; comportement que j’ai de la peine à comprendre et à analyser jusqu’à ce que le mot sorte enfin,…. SANGSUES ! On chasse donc la pauvre bête qui n’aura pas de repas et on rassure tout le monde. On prend même quelques minutes pour l’observer se préparer à attraper sa prochaine proie et on continue serein la promenade. Quelques minutes plus tard, un second cri retentit qui indique à toute la vallée que François, à son tour, a été pris en chasse par ces mêmes invertébrés ! La sérénité de la famille se modifie et tout le monde se concentre un peu plus sur son itinéraire, évitant au possible les zones humides et boueuses (après une semaine de pluie, c’est pas vraiment des plus faciles). Les deux prochaines attaques seront pour moi avec malheureusement une tentative aboutie d’arrimage de la part de la charmante bestiole. Les filles décident de finir la balade en courant et Samuel fanfaronne car les sangsues ne semblent pas s’intéresser à lui. Le dernier cri retentira de Romane qui arrivera à se débarrasser de l’intrus juste avant qu’un groupe de touristes asiatiques en tongs ne passe sur le chemin. On n’a plus vu l’animal après ça.
Ces péripéties nous ont menés jusqu’au train le plus pentu du monde (52 degrés) que nous empruntons pour nous remonter au sommet des falaises, loin des parasites ! La suite de la promenade est plus calme et nous révèle de magnifiques points de vue sur la vallée et sur les découpes rocheuses. On observe la brume bleutée qui donne son nom aux montagnes et qui provient de l’évaporation des feuilles d’eucalyptus qui poussent à profusion dans cette région. On retourne manger à la maison et se reposer un peu. A l’heure du goûter, nous partons pour une autre balade, le devils hole. On descend dans le bush en suivant un black cockatoo. Les paysages sont toujours magnifiques et sauvages. Au bout d’un moment, le chemin devient moins évident et le nombre d’araignées augmente gentiment. Ayant eu assez d’émotions pour la journée, nous rebroussons chemin et retrouvons notre voiture avec laquelle nous parcourons encore quelques kilomètres le long des falaises et admirons des points de vues splendides. Repas du soir asiatique take away et deuxième nuit au paradis.
Le lendemain matin, c’est le moment de partir des blues mountains pour retourner à Sydney. Comme on a du mal à quitter la région, on décide de faire encore une autre promenade autour des Leura Cascades. Le site est tout aussi magique que les autres, avec en plus une rivière et plusieurs cascades. On marche évidemment plus loin que prévu et c’est un grondement inquiétant qui nous fera faire demi-tour. L’orage approche.
Il nous tombera finalement dessus à peine 15 minutes plus tard sur la route de Sydney. Des trombes d’eaux et des éclairs incroyables saluent notre départ des Blues Mountains.