12 jours au Chili (San Pedro De Atacama et Isla de Pascua)

Au lendemain de notre arrivée à San Pedro de Atacama, nous cherchons à changer d’auberge de jeunesse ; celle dans laquelle nous sommes est assez grande et donc plutôt bruyante pour une famille. François part donc à la recherche du lieu rêvé et le trouve à 50 mètres de l’autre côté de la rue. C’est en fait à l’endroit où nous avons déposé notre lessive. C’est une toute petite auberge de jeunesse avec un dortoir très atypique à 7 lits que nous pouvons privatiser.

Comme on est un peu tard du point de vue horaire, on déménagera le lendemain. On profite donc de cette journée pour nous promener dans San Pedro qui est un charmant village tranquille et assez touristique. On se croirait presque en vacances au Sud de la France pour ce qui est de l’ambiance (les millions de chiens en plus, évidemment ! ) On visite le marché pour les traditionnels souvenirs de chaque pays et on décide de louer des vélos pour le lendemain, histoire de visiter autrement la région ! Bon, les enfants regrettent un peu les chevaux mais pas les parents !
Le lendemain nous partons donc visiter la Vale de la luna à la force de nos mollets. En chemin, on s’interroge sur l’agitation générale et on découvre que le Lascar (un des nombreux volcans de la région) a décidé de s’agiter un peu. On admire les volutes de fumées (qui sont en fait un mélange super dangereux de composants dont je ne me souviens plus du nom) mais comme on ne le sait pas, ça va. En plus, le vent souffle dans la bonne direction et donc notre sortie n’est pas compromise.
Après une grosse demi heure de vélo, on atteint le début de la vallée. On reçoit une carte et quelques informations et on réenfourche nos montures. La vallée est magnifique et porte très bien son nom ; on se croirait sur la lune au milieu de ses paysages désertiques et rocailleux. Notre premier arrêt nous permet de visiter des grottes de sels dont on apprécie grandement la relative fraîcheur. La suite de la route grimpe durement et la bonne volonté de toute la famille est mise à contribution. Nos efforts sont récompensés et nous accédons ainsi à une splendide balade le long d’une dune de sable et en haut de crêtes offrant une vue imprenable sur l’ensemble de la vallée. On en prend plein les yeux. On décide toutefois de faire demi-tour vu l’heure et les kilomètres. La descente sur un chemin caillouteux et sablonneux offre quelques sensations fortes. De retour au point d’entrée, on se jette affamé sur de délicieux empanadas avant de rentrer à San Pedro, heureux et fatigués.

On tente de mettre tout le monde à la sieste car nous avons une sortie aux étoiles prévue ce soir-là mais je crois que seuls les parent ont vraiment compris l’idée de repos que présuppose la dite sieste… tant pis, on verra bien qui s’endormira ce soir devant les télescopes.
Après-midi donc plus tranquille avec un peu d’école et jeux dans la cour. On part pour notre sortie-étoiles à 22h30. Nous avons rendez-vous avec un astronome français pour observer le ciel car il paraît que nous sommes au meilleur endroit de la planète pour le faire. L’astronome est passionné et donc captivant. On observe d’abord le ciel à œil nu avec un pointeur laser surper puissant, puis on utilise 8 télescopes bien positionnés pour observer une planète, une galaxie, certaines étoiles et pour finir un magnifique lever de lune !!!! Whaaow ! On termine la visite autour d’un chocolat chaud et de quelques questions, fatales aux deux plus jeunes qui finissent pratiquement le nez dans leur tasse. Alix a par contre adoré regarder le ciel et nous faisons les frais d’une application qui donne le nom des constellations que l’on est en train de regarder… Vive la technologie !

Pendant notre séjour à San Pedro et seulement une fois que le Lascar se sera calmé, nous ferons de nombreuses visites dans la région qui recèle de magnifiques paysages.
Nous sommes donc allés voir les Geysers d’El Tatio. Un site en altitude où l’on observe des geysers crachant fumées et eaux bouillantes plus ou moins régulièrement. Le site est magnifique mais un peu touristique et nous fait regretter le site plus sauvage de Bolivie même si les geysers y étaient moins impressionnants. Pour pouvoir se rendre sur le site, il a fallu se lever tôt (départ du bus à 4h30 !). Les enfants étaient plus ou moins consentants mais lorsque nous avons vu la classe d’adolescents participants au tour nous faire prendre presque 30 minutes de retard (ben oui, se laver les cheveux est essentiel à 4h du matin !!!), on s’est dit que nos trois têtes blondes étaient en fait très compliantes !!!
Nous sommes également allés voir des lagunes altipaniques magnifiques. Les paysages sont cette fois-ci très sauvages. Tellement sauvages qu’on y affronte un vent violent et très froid qui nous permet de nous dire que nos vêtements thermiques auraient eu leur meilleure utilité ce jour là…. si on les avait pris… Cette excursion nous permet également de voir le site des pierres rouges qui est notre site coup de cœur de ce nord chilien. Le mélange des couleurs de la roche rouge et de la lagune turquoise dépasse tout ce que photoshop nous permet de faire. C’est vraiment beau. On traverse ça et là quelques villages avec des particularités comme l’utilisation du bois de cactus et de pierre volcaniques dans leur construction.
Nous avons aussi l’occasion d’aller voir le salar d’Atacama, très différent de celui d’Uyuni. Loin d’être plat, il est couvert de petites piques de sel qui rendent le paysage très particulier. Le vent y souffle aussi plutôt fort et emporte avec lui mon bonnet, snif.

Notre dernière visite depuis San Pedro sera pour les mines de cuivre à ciel ouvert de Calama. On sous-estime un peu les distances (1h30 en bus depuis San Pedro) et c’est donc au pas de charge et couverts de sueur que nous atteignons le point de départ de la visite. On est content de voir que celle-ci a lieu car elle avait été annulée la veille en raison du vent trop fort pour laisser entrer des visiteurs sur le site. Pour visiter les mines, nous devons nous équiper de gilet, de casques et de masques à gaz (au plus grand bonheur de Samuel qui ne l’enlèvera plus de toute la visite !!). Le bus nous emmène voir le trou béant où circulent des tombereaux immenses 24h/24h qui ramènent en surface des tonnes de cailloux. Ils mettent 20 minutes pour descendre au fond du trou et 1h15 pour en remonter. C’est assez impressionnant de voir ce ballet sans fin de camions. La mine vit ces derniers instants tel quel car ce système est beaucoup trop polluant et le projet est de refermé la mine et d’utiliser d’autres manières de remonter le cuivre. On suit ensuite un cours accéléré sur l’extraction du cuivre au milieu d’une ville fantôme construite à l’époque pour les mineurs et leurs familles et abandonnée rapidement lorsque les études ont montré que vivre si proche d’une mine de cuivre était mauvais pour la santé. Comme ça coûte trop cher de détruire les bâtiments, tout est laissé à l’abandon. Cela donne une impression très étrange.

On rentre tard le soir sur San Pedro, le temps de refaire nos valises laissées ouvertes finalement presque une semaine et le lendemain, nous retournons à Calama, cette fois pour prendre l’avion pour Santiago. Nous y arrivons vers 21h. Malheureusement, le logement que nous y avions réservé sur Airb&B essentiellement pour sa proximité avec l’aéroport se trouve être en fait en plein centre de Santiago (en fait, il y avait une rue et une avenue portant le même nom et le site avait mal référencé le logement). On râle tout ce qu’on peut mais y a rien d’autre à faire qu’à y aller malgré l’heure tardive et la perspective de devoir refaire le trajet en sens inverse le lendemain matin… On pose toutefois nos grosses valises à la consigne de l’aéroport et c’est donc plus légers que nous faisons le trajet aller. Le logement se trouve en haut d’un immeuble délabré et en montant les étages, on a l’impression de parcourir un squat. Il n’y a pas le nombre de lit s promis et l’endroit est franchement glauque. On est content de n’y passer qu’une nuit. La fatigue aidant, tout le monde s’endort rapidement et on repart tôt le matin pour reprendre l’avion. Direction l’île de Pâques ! Youhouhou !
L’avion LAN qui nous emmène pour 5h40 de vol nous réserve une excellente surprise. Pour la première fois, nous avons un écran personnel avec des films, des jeux, de la musique, etc. Les enfants sont francs fous et ne nous parlent plus du voyage. Du coup, les heures filent à toute allure et même les inquiétudes de certains face à mode de transport s’amenuisent grandement.
On se pose sur l’île de Pâques à 15h, heure locale où nous sommes accueillis par Joaquin et 5 magnifiques colliers de fleurs. On se sent tout de suite dans l’ambiance insulaire, trop cool. Joaquin nous fait d’abord visiter le village d’Hanga Roa, le seul de l’île et là où tout est regroupé. Il nous emmène ensuite dans notre maison-bungalow toute mignonne située sur un grand terrain à la hauteur des envies de jeux des enfants. On décide de louer une voiture pour notre temps sur l’île et on part rapidement à la découverte de nos premiers moai ! On va vite d’apercevoir que le 4×4 n’est pas une option superflue dans la région.
Nos premiers moai sont couchés et ont perdu leur chapeau. C’est de tradition sur l’île où les tribus en guerre se dépêchaient de faire tomber les moais de l’autre tribu.
Le lendemain, nous partons pour le grand tour de l’île. On va de belles découvertes en belles découvertes. On visite la carrière où étaient fabriqués les moais, des moais alignés, avec et sans chapeau, de taille et de stature différentes. Il n’y a pas grand monde sur l’île, on croise les bus des tours sur les sites principaux mais personnes sur les sites annexes. On termine notre tour sur la seule plage de sable de l’île où tout le monde se jette à l’eau. Elle est bonne, on se régale. Depuis la plage on voit encore un autre site de Moai, c’est génial. On se fait quand même avoir par le petit vent qui souffle juste assez pour nous cacher la trop forte sensation de chaleur et on se prend malheureusement de beaux coups de soleil (surtout les parents à qui personne n’a dit de mettre sa casquette et de remettre de la crème solaire !!!)
Le soir, on file assister au coucher du soleil sur un site emblématique. Contrairement à nos habitudes, on y arrive un peu pressés 😉 mais le spectacle est splendide.
Le lendemain, on part pour ce qu’on croyait être le petit tour de l’île. La route de ce côté-ci de l’île est en fait une piste qui s’approche plus du chemin forestier que de quoi que ce soit d’autres… Du coup, on prend largement le double de temps en se faisant quelques belles frayeurs sur la route. Toutefois, les paysages côtiers sont à la hauteur de la réputation de l’île et les moais en chemin également. On avait prévu une balade de trois heures pour prendre de la hauteur mais la route a eu raison de notre planification. Nous décidons donc de visiter un dernier site réputé O’Rongo proche d’un cratère.
On rentre se reposer quelques instants à la maison avant de tester un deuxième site pour un deuxième coucher de soleil. Superbe.
On démarre notre dernier jour sur l’île de Pâques par la balade prévue la veille. Le chemin monte gentiment pendant une heure et demi et nous permet, une fois arrivés en haut de voir la mer de tous les côtés de l’île. C’est une belle façon de prendre congé de ce bel endroit. Petite sieste au retour (même composition siestique que d’habitude), valises et balade sur le port pour notre dernier coucher de soleil chilien. On fête la fin de notre périple en Amérique du Sud en allant dans un bon restaurant manger du poisson fraîchement pêché. Tout le monde se régale. On termine la soirée par une glace sur le port avant de rentrer, un peu nostalgiques, tenter de dormir quelques heures avant l’avion qui décolle à 0h40.

Notre Chili:

Les transports en quelques chiffres…

Heures de bus : 10h
Heures de 4×4 : 3h
Heures de vélo : 4h
Heures d’avion : 7h20
Et encore quelques heures de taxi, et de marche à pied !

Les spécialités que nous avons mangées / bues

Chirimoya (fruit délicieux )
Rica-Rica (herbe du desert au goût de sauge)
Ceviche de Thon
Bière Cristal

Voilà quelques mots des enfants :
Qu’est-ce qui vous a surpris en Chili?
Alix : On a du rester dans le bus au mirador des mines de Calama
Romane : On a reçu des colliers de fleurs en arrivant sur île, c’était trop gentil !
Samuel : Les gros camions des mines de Calama étaient énormes.

Qu’avez-vous préféré au Chili?
Alix : L’île de Pâques… et la télé dans l’avion !
Romane : La vallée de la Lune
Samuel : Les moaïs de l’île de Pâques

Que n’avez-vous pas aimé ?
Alix : Prendre l’avion à minuit pour aller en Polynésie francaise!
Samuel : rien !
Romane : On s’est couché trop tard pour aller voir les étoiles