Arequipa-cañon de Colca

Le premier jour à Arequipa est un peu ralenti pour cause de maladies pour certain et de manque de sommeil pour d’autres. On profite donc de notre chambre déjà disponible malgré l’heure matinale pour prolonger notre nuit jusqu’au repas de midi. On trouve une chouette adresse pour manger des empanadas délicieux et on se lance dans la visite de la ville, de ses musées et de ses églises. Arequipa est une ville très agréable où tout est proche. On peut donc la parcourir à pied entre les différents centres d’intérêt et c’est fort agréable.

On visite de belles cours, des maisons coloniales encore meublées d’époque et un musée retraçant la découverte d’une certaine Juanita, princesse des glaces. C’était une enfant inca sacrifiée à la montagne pour s’en attirer les faveurs et éviter ses colères (éruptions). Les Incas choisissaient des enfants de noble lignée qui étaient ensuite élevés dès l’âge de 5 ans à l’écart de leur famille dans le but élevé d’être sacrifiés pour aider toute la communauté. Les enfants par ce geste de sacrifice deviendraient à leur tour des dieux. La momie de Juanita a été découverte grâce à l’éruption d’un volcan proche qui a fait fondre la glace recouvrant sa tombe. Le musée est très fréquenté et nous avons donc même droit à une visite en français. Les enfants sont intéressés et impressionnés. Malgré de longs debriefings, Juanita nous accompagnera encore plusieurs jours à travers de nombreux questionnements et aussi malheureusement pendant quelques nuits !!!!

Le soir, on mange dans un restaurant réputé pour sa cuisine locale. On est un peu déçu car le cuy et la quinoa sont en rupture de stock. On se rabat donc sur l’alpaga, délicieux !

Au programme du lendemain, crêpes de l’Alliance française (délicieuses mais le portemonnaie est moins ravi) et visite du monastère de sainte Catherine de Sienne. Un incroyable monastère, véritable ville dans la ville avec des cellules luxueuses (chacune sa cuisine et certaines fois une pièce supplémentaire pour la servante), des rues pavées, une infirmerie, un magasin souvenirs… ah non, ça c’est plus récent ! 2h de visite incroyable.

Un petit tour par les boutiques souvenirs, faut bien faire marcher le commerce local ! Le soir, on mange mexicain et on retrouve un couple de Suisses rencontrés à Ica qui suivent un peu le même trajet que nous. On papote autour d’un mate de coca en prévision du cañon demain et du col à 4900m qu’il va falloir franchir.

Après pas mal d’hésitations, on décide de partir par nous même dans le cañon, sans prendre de tour organisé. On embarque donc dans un bus pour Chivay, ville à l’entrée du cañon. 4h de route dans des paysages magnifiques. En chemin, on aperçoit des vigognes sauvages et des lamas en troupeau. Un peu avant le col, on teste les bonbons à la coca pour mettre toutes les chances de notre côté ; bon, les enfants n’aiment pas, ils devront se débrouiller sans ! Finalement, tout le monde passe le col sans encombre et nous arrivons à Chivay à l’heure du repas de midi. Une fois rassasié, on se lance à la conquête d’un distributeur et d’un hôtel pour la nuit. La mission distributeur semblant impossible et la maladie ayant à nouveau frappé un membre de la famille, nous mettons nos forces dans la recherche d’un hôtel que nous trouvons assez rapidement. Il y fait froid : on est en altitude et l’hôtel n’a pas de chauffage. On met tout le monde sous les couvertures et François repart à la chasse au distributeur. Il mettra plus d’une heure et de nombreux tours et détours dans la ville au gré des renseignements donnés… pas toujours à jours ! Le soir, on tente une sortie proche pour un repas léger et on retombe sur le couple suisse dans le même restaurant, incroyable ! On se donne rendez-vous aux condors le lendemain matin et chacun rentre se coucher.

Le réveil sonne à 5h pour prendre le bus de 6h pour la Cruz del Condor, endroit réputé pour y voir ces fameux vautours (les plus grands au monde). Transis de froid et très ensommeillés, nous arrivons à la gare routière, un paquet de biscuits en guise de petit déjeuner. Et là, on nous apprend qu’il n’y a pas de bus de 6h et que le prochain bus part à 7h30 !!!! On râle tout ce qu’on peut mais ça ne fait pas venir le bus pour autant. On s’installe donc dans le terminal avec café et thé en lot de consolation. 1h30 plus tard, en route pour les condors. A peine arrivés sur le site, nous les voyons profiter des thermiques. Ils sont une petite dizaine et nous survolent certaines fois de très près ! C’est magique.

Le petit marché situé juste à côté (on se demande bien pourquoi !) permet à Romane de s’essayer au négoce avec pas mal de succès !

Après les condors, nous poursuivons notre route jusqu’à Cabanaconde, un village situé plus au fond de la vallée. Nous y trouvons rapidement une auberge de jeunesse toute sympa tenue par un Français qui nous explique quelques promenades possibles. On en tente une première. On se perd rapidement mais nos pas nous mènent vers des cultures en terrasse qu’on parcourt pendant une petite heure avant de rebrousser chemin à cause de la pluie (la première depuis 3 mois dans la région). Petite pause à l’hôtel et dès que le soleil refait son apparition, on se lance à l’assaut du mirador qui permet de voir toute la ville ! Magnifique. Ensuite, on part pour un autre mirador au bord du cañon cette fois afin d’y voir une belle vue et qui sait de nouveaux condors. Une fois sur place, on est sans voix devant la beauté du paysage et pour parachever le tout, un condor vient nous faire quelques boucles de salut. On rentre ravi à l’hôtel. Le soir, c’est soirée pizza avec même une pizza sucrée banane-chocolat ! Les enfants et les parents se régalent.

Le lendemain, on décide de prendre le bus de 9h pour Chivay avec l’idée de se faire déposer à Yanke pour profiter des bains chauds. A 8h45, on se retrouve avec plein d’autres touristes coincés sur la plaza de Armas. Apparemment, le bus de 9h n’existe pas. Le prochain bus ne partira qu’à 14h…. Du coup, on discute avec les autres touristes francophones et on échange quelques infos. Vers 9h30, le chauffeur de bus, voyant que le nombre de touristes en attente était suffisant, décide que finalement, il fera la route. On part donc pour Yanke, ouf. Pendant le trajet, François discute avec une dame du coin qui lui explique les différentes sortes de chapeaux portés par les différentes ethnies de la vallée, intéressant.

Arrivé à Yanke on suit un chemin sensé nous mener jusqu’aux bains. On pense même suivre un couple de touriste. C’est une fois arrivé en bas d’un bras du cañon sans possibilité de continuer notre chemin que l’on se dit que cela ne devait pas être la bonne route. La remontée ne nous tentant pas plus que ça, on tente une traversée de la rivière. François parti en explorateur renonce à mi-parcours, l’eau gelée et le courant auront eu le dessus. On remonte donc le cañon, dur mais en chemin on aperçoit de très beaux rapaces, alors ça compense un peu. Une fois en haut, on trouve rapidement le chemin très bien balisé qui mène jusqu’aux bains… sans commentaires…. La trempette dans l’eau très chaude dans des paysages splendides nous fait complètement oublier notre malheureux contretemps. On trouve même un bus de touristes qui accepte (moyennant quelques soles bien entendu) de nous remonter jusqu’à Chivay d’où nous sauterons dans un bus pour Arequipa. En repassant le col à 4900m, on a une belle surprise, de la neige ! Samuel est horriblement déçu de ne pas pouvoir descendre pour aller la toucher. Ca va être long pour lui jusqu’à sa prochaine piste de ski !!!

On récupère le reste de nos affaires restées à l’hôtel d’Arequipa où on passe une dernière nuit avant de prendre le bus pour Cuzco avec une escale et une nuit à Puno à cause de la longueur des trajets.

Une dernière surprise nous attend le lendemain matin alors que nous étions en train de refaire nos valises. Le sol se met tout à coup à vibrer, les portes et les fenêtres aussi. Le temps de comprendre ce qui arrive et nous nous précipitons à l’extérieur de la chambre… Un tremblement de terre !!!!! Les locaux ne semblent pas plus impressionnés que ça, alors on se dit que c’en était un petit. Internet nous apprendra qu’il était quand même de 5.6 ! Heureusement, l’épicentre était assez éloigné. En voyant les statistiques des tremblements de terre à Arequipa, on se dit qu’on est content d’avoir eu cette information au moment de quitter la ville ! On plie donc bagage et en route pour la vallée sacrée et le Machu Picchu !